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RATIFICATION DE CONVENTION DU FLEUVE MONO ET CRÉATION DE L’ABM:

Le Gouvernement béninois saisit enfin l’Assemblée nationale

En sa séance du mercredi 17 avril 2024, au titre des mesures normatives, le Conseil des ministres a donné son accord de transmettre à l’Assemblée nationale pour autorisation de ratification, de la Convention portant statut du Fleuve Mono et création de l’Autorité du bassin du Mono (Abm). Le potentiel de ce fleuve pour les activités agro-pastorales, l’alimentation en eau potable, l’industrie, l’hydro-électricité ainsi que pour la préservation des écosystèmes et de la biodiversité semblerait justifier la démarche du Gouvernement.

Malik SOULEMANE

Le fleuve Mono qui constitue une frontière naturelle entre le Bénin et le Togo joue un rôle important dans l’économie de ces deux pays, à travers la pêche, les cultures irriguées ou la fourniture d’énergie hydro-électrique. Le Mono est un fleuve mesurant 467 kilomètres. Il prend sa source au centre du Togo dans le massif de Tchaoudjo qui sépare la ville de Sokodé et de Bafilo par le mont Alédjo. Il draine les eaux d’un bassin versant d’une superficie de 21 475 Km². Au Bénin un des douze départements porte le nom de ce fleuve, le Mono. Composé des communes d’Athiémé, Bopa, Comè, Grand-Popo, Houéyogbé et Lokossa qui regroupent ensemble 276 villages regroupés dans 35 Arrondissements. «Avant 1987, le fleuve Mono abritait une abondante diversité d’espèces de poissons et la pêche était fructueuse. Cette abondance était surtout due à la salinité du fleuve du fait de l’intrusion de l’eau marine salée qui pouvait monter jusqu’à la ville de Grand-Popo» renseigne une source officielle togolaise.

Mais quand deux ou plusieurs États partagent un bassin fluvial, il y a souvent un risque important de développement unilatéral ou d’une surexploitation de la ressource commune au détriment de ses effets potentiellement positifs sur l’économie et l’environnement. C’est donc pour prévenir et réduire au maximum les risques de désaccord et de conflit que le Bénin et le Togo ont signé la Convention portant statut du Fleuve Mono et création de l’Autorité du bassin du Mono en décembre 2014 à Cotonou sous l’impulsion des présidents Boni Yayi et Faure Gnassingbé. «Une gestion concertée du bassin du fleuve Mono peut aider le Bénin et le Togo à maximiser les gains économiques et environnementaux tout en réduisant les risques de désaccord et de conflit», prévient une source parlementaire togolaise. C’est en vue d’une coopération internationale pour la gestion intégrée des ressources du bassin du fleuve Mono et d’une meilleure intégration socioéconomique que le Bénin et le Togo ont signé en 2014 cette Convention. Il faut noter que le Togo a déjà ratifié la Convention depuis 2021. C’est maintenant que le Gouvernement béninois donne son accord pour saisir la représentation nationale pour autorisation de sa ratification.

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