Malanville, ville frontalière du nord du Bénin, est le théâtre d’une profonde désillusion parmi ses commerçants. Après la saisie de leurs produits vivriers par la douane locale en raison de la fermeture de la frontière avec le Niger, ces derniers récupèrent leurs marchandises en état de décomposition avancée. Une situation qui soulève colère et frustration dans la communauté commerçante.
Ulrich DADO TOSSOU
La colère gronde à Malanville, où les commerçants, exaspérés par la dégradation de leurs produits vivriers saisis par la douane, expriment leur désarroi face à une situation qu’ils jugent injuste et destructrice pour leurs activités. Depuis la fermeture des frontières avec le Niger, décidée par le gouvernement béninois, les commerçants de cette ville frontalière font face à une véritable épreuve. Leurs marchandises, principalement constituées de céréales telles que le maïs, le mil, le sorgho, et le riz, ont été saisies par la douane locale dans le cadre de l’application des mesures restrictives. Selon des témoignages recueillis par Sota fm, ces commerçants, accusés de vouloir exporter illégalement ces produits, se retrouvent aujourd’hui confrontés à une double peine : non seulement ils ont dû payer des amendes parfois sans reçu pour récupérer leurs biens, mais ils ont ensuite découvert que leurs marchandises étaient en grande partie pourries.
« Nous avons payé 10 000 francs Cfa par sac pour récupérer nos produits, et pourtant, une fois récupérés, ils étaient déjà en état de décomposition avancée », raconte un grossiste désespéré. À en croire la radio Sota fm, ces sacs de céréales, exposés à l’air libre pendant plusieurs jours en raison des intempéries, sont devenus inutilisables, ruinant ainsi les espoirs des commerçants de les vendre sur le marché de Malanville.
Les commerçants affirment que leurs marchandises n’étaient pas destinées à l’exportation vers le Niger, comme le soupçonnait la douane, mais étaient plutôt en transit vers les magasins locaux. « Nos marchandises n’étaient pas en partance pour le Niger. Ce sont des sacs de maïs convoyés pour nos magasins de vente au marché de Malanville », confie l’une des victimes. Face à cette situation, les commerçants de Malanville lancent un appel pressant aux autorités béninoises. Ils demandent une intervention rapide pour alléger les mesures en place et éviter de futures pertes. « Nous demandons juste d’avoir pitié des pauvres commerçants que nous sommes. Nous implorons la clémence des autorités douanières », a déclaré l’un d’eux, espérant une révision des procédures douanières.
Cette situation met en lumière les difficultés croissantes des commerçants de Malanville, déjà éprouvés par les restrictions commerciales imposées par la fermeture des frontières. Alors que leurs moyens de subsistance continuent de se détériorer, ils appellent à une action immédiate pour protéger leurs intérêts et prévenir des pertes similaires à l’avenir.