Les autorités ivoiriennes ont récemment annoncé une suspension temporaire des achats et exportations de noix brutes de cajou. Cette mesure qui est entrée en vigueur le 7 mai 2024 vise à soutenir le développement de l’industrie de transformation locale. En réponse, l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire (Aec-ci) a réagi.
Ulrich DADO TOSSOU
D’après une note officielle du Ministère de l’Agriculture relayée par Abidjan.net, le Ministre Kobenan Adjoumani a temporairement suspendu les achats et exportations de noix brutes de cajou pour les exportateurs. Cette mesure a rigoureusement pris effet depuis le 7 mai 2024. En effet, la décision est conforme à la loi n°2013-656 du 13 septembre 2013 fixant les règles relatives à la commercialisation du coton et de l’anacarde, à la régulation des activités des filières coton et anacarde, et du décret n°2013-810 du 26 novembre 2013 fixant les modalités de la commercialisation extérieure des produits de l’anacarde. La note précise que seuls les transformateurs et acheteurs agréés sont autorisés à acheter des noix brutes de cajou pendant cette période. L’objectif principal est d’assurer l’approvisionnement des unités de transformation locales, conformément à la politique nationale de développement et de promotion de l’agro-industrie.
Cette annonce a suscité des réactions de la part de l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire (Aec-ci) qui a tenu une assemblée générale le 10 mai 2024. Le président de l’Aec-ci, N’Guettia Assouman, a déclaré que bien que l’Aec-ci comprenne la décision elle cherche à atténuer l’impact négatif sur les exportateurs. Des discussions sont en cours avec les autorités compétentes pour trouver des solutions afin de protéger l’intégrité de la filière cajou.
Malgré cette mesure, l’économie ivoirienne prévoit de transformer 320 000 tonnes de noix de cajou en 2024 sur une production attendue de 1,25 million de tonnes, selon l’Agence Ecofin. Cela souligne l’importance de l’industrie de transformation pour l’économie du pays et la nécessité de politiques soutenant son développement. Tout non-respect de la note ministérielle entraînera des sanctions conformément aux lois en vigueur concernant la commercialisation et l’exportation illicites des produits agricoles. Cette suspension temporaire met en lumière les défis et enjeux de l’industrie agricole ivoirienne. Elle souligne ainsi l’importance des politiques visant à équilibrer les intérêts des différentes parties prenantes.